Se lancer sur les réseaux sociaux quand on est médecin : les 3 conseils que je donnerais à un praticien
Aujourd’hui, plus de 91 % des Français utilisent les réseaux sociaux. Parmi eux, 3 personnes sur 4 y cherchent des informations santé. En clair : vos futurs patients y sont déjà. Pourtant, seuls 27 % des professionnels de santé y sont actifs. C’est une opportunité en or pour vous démarquer.
Mais se lancer, ce n’est pas juste poster une photo de son cabinet. C’est construire une présence cohérente, humaine, utile.
Voici les 3 conseils essentiels que je donnerais à un praticien qui veut faire ses premiers pas sur Instagram, Facebook ou TikTok.

1. Soignez votre posture : vous êtes un guide, pas un influenceur
Ce que recherchent les internautes ? De l’expertise, de la pédagogie et de l’authenticité. Pas de la mise en scène.
Selon une étude menée par Doctolib en 2023, 62 % des patients suivent un praticien sur les réseaux pour mieux comprendre les soins proposés, pas pour voir ses vacances à Bali.
À faire : adoptez un ton professionnel mais accessible. Vous pouvez être chaleureux sans être familier, sérieux sans être rigide. Votre rôle : rassurer, informer, désamorcer les fausses idées.
Exemples de contenus efficaces :
“Je vous montre les 3 produits que je conseille en post-peeling”
“Y a-t-il un âge pour arrêter le port de lentilles ? Réponse en 30 secondes”
“Que faire quand on a 39° de fièvre un samedi soir ?”
“Périménopause : les 5 signes que vous n’associez pas à des hormones”
“Pourquoi vous entendez mal en avion (et comment y remédier)”
2. Ne partez pas sans stratégie : ciblez, planifiez, mesurez
Se lancer sur les réseaux sociaux sans stratégie, c’est comme ouvrir un cabinet sans plaque, ni horaires, ni spécialité affichée. Pendant quelques jours, vous serez motivé… puis le quotidien reprendra le dessus, et votre présence en ligne tombera dans l’oubli.
Fixez un cap clair dès le départ
Avant même de créer un compte professionnel, posez-vous les bonnes questions :
Pourquoi suis-je sur les réseaux ?
Pour développer ma notoriété locale ? Mieux informer mes patients ? Créer une communauté autour de ma spécialité ? Montrer mon approche humaine ? Chaque objectif implique une stratégie différente.
À qui est-ce que je parle ?
La cible ne sera pas la même si vous êtes pédiatre ou ophtalmologue réfractif. On ne s’adresse pas de la même façon à une jeune femme de 30 ans qu’à un senior de 70 ans ou à un parent d’enfant en bas âge. Plus votre audience est précise, plus votre message aura de l’impact.
Quels messages dois-je marteler ?
Identifiez 3 à 5 piliers éditoriaux qui reviennent régulièrement. Par exemple :
– pédagogie sur les soins
– coulisses du cabinet
– réponses aux idées reçues
– témoignages de patients
– technologie ou innovation
Ces piliers vous aideront à ne jamais être à court d’idées tout en renforçant votre positionnement.
Planifiez… comme un professionnel
Une stratégie sans exécution ne vaut rien. Pour rester constant, vous devez planifier vos publications.
Deux publications par semaine sont suffisantes si elles sont :
• utiles (réponse à une question fréquente, explication claire d’un soin)
• esthétiques (photo nette, bonne lumière, identité graphique cohérente)
• régulières (mieux vaut deux fois par semaine pendant 6 mois que 10 publications en trois jours, puis plus rien)
La régularité rassure et ancre votre présence mentale auprès de votre public.
Astuce : préparez vos contenus par lot (ce qu’on appelle le batch content) un après-midi par mois, pour tout le mois à venir. Vous gagnez en efficacité et en sérénité.
Mesurez vos résultats pour progresser
Les outils de statistiques intégrés à Instagram ou Facebook vous donnent des données précieuses :
• Quelles publications fonctionnent le mieux (vues, likes, partages, commentaires) ?
• À quelles heures votre communauté est-elle la plus active ?
• Quels sujets suscitent le plus d’interactions ?
Si un type de contenu ne fonctionne pas, remplacez-le. S’il cartonne, déclinez-le autrement. C’est ce travail d’ajustement qui fait progresser votre visibilité.
Une stratégie bien pensée, ce n’est pas une contrainte. C’est ce qui vous permet de gagner du temps, de parler juste, et de faire de vos réseaux un vrai levier de croissance pour votre activité médicale.

3. Misez sur la vidéo : c’est le format qui transforme votre image
En 2024, la vidéo représente plus de 82 % du trafic internet mondial, et elle génère 12 fois plus de partages que les contenus texte et image réunis. Sur Instagram, les reels obtiennent en moyenne 67 % d’engagement en plus que les posts statiques. Autrement dit, si vous ne produisez pas de vidéos, vous passez à côté du format le plus puissant pour développer votre visibilité.
Mais attention : il ne s’agit pas de faire du divertissement ou d’imiter les influenceurs. L’objectif n’est pas de devenir viral, mais de créer un lien réel, authentique, professionnel avec votre audience.
Soyez votre expertise
Un médecin qui prend la parole en vidéo gagne instantanément en crédibilité. Pourquoi ? Parce qu’il humanise son message. Le public voit son regard, entend sa voix, perçoit son calme ou son enthousiasme. Une étude menée par Wyzowl montre que 74 % des internautes ont plus confiance en un professionnel après avoir vu une vidéo de lui.
Parler face caméra, c’est incarner votre expertise, pas la raconter. Vous devenez un repère dans l’univers flou et anxiogène du soin.
Pas besoin d’un studio pour convaincre
Les vidéos les plus engageantes sont souvent les plus simples. Ce qu’il vous faut :
• Un téléphone récent, avec une bonne résolution
• Un trépied basique ou un support stable
• Une lumière naturelle ou une ring light
• Un fond neutre (mur blanc, plante, logo de cabinet)
Que dire dans vos vidéos ?
Voici quelques formats performants et faciles à mettre en œuvre :
- Répondez à une question fréquente que posent vos patients (“Pourquoi je vois flou le soir ?”, “Est-ce que le laser fait mal ?”, “Combien de temps dure un Botox ?”)
- Faites des mini-explications pédagogiques (“Qu’est-ce que la presbytie ?”, “Les 3 étapes d’un peeling”, “Comment reconnaître une allergie oculaire ?”)
- Montrez les coulisses de votre pratique, sans jamais filmer les patients : votre salle de soins, un avant/après d’un produit ou d’un appareil, la préparation d’un soin
- Donnez des conseils post-traitement pratiques (“Ce que je recommande après une injection”, “Ma routine post-laser”)
Durée idéale : entre 30 secondes et 1 minute. Vous pouvez aller jusqu’à 90 secondes si le contenu est dense et fluide.
Et après ?
Postez la vidéo en reel ou en story, ajoutez un titre accrocheur en overlay (texte lisible dès les premières secondes), et terminez par un appel à l’action : “Pour en savoir plus, rendez-vous sur mon site”, “Je vous explique tout dans la légende”, ou “Vous pouvez me poser vos questions en commentaire”.
Analysez ensuite les statistiques : taux de vues, de rétention, de partages. Vous verrez rapidement ce qui résonne avec votre audience.
La vidéo n’est pas un gadget : c’est l’outil central de votre communication moderne. Elle ne remplace pas votre expertise, elle la révèle. Elle ne prend pas plus de temps qu’un post, mais elle crée 3 fois plus de connexion émotionnelle. Et dans un monde où la confiance est le premier levier de prise de rendez-vous, c’est un avantage décisif.

Se lancer sur les réseaux sociaux, ce n’est pas “communiquer pour communiquer”. C’est :
1. Affirmer une posture de praticien pédagogue, pas de vedette.
2. Poser une stratégie claire et tenir la distance.
3. Oser la vidéo pour créer de la proximité.
C’est une extension naturelle de votre image professionnelle. Bien faite, elle vous positionne comme référence dans votre spécialité, augmente votre visibilité locale, et contribue à fidéliser vos patients… avant même qu’ils aient poussé la porte de votre cabinet.

